Bâton

A la fois arme, outil, instrument et symbole de pouvoir, le bâton est l’un des plus anciens attributs humain. On retrouve, en effet, jusque dans les grottes préhistoriques le fameux "bâton de commandement". Ceci est vrai, également, en Afrique, en Amérique et jusqu’en Australie.

Il suffisait, par exemple aux Comanches de toucher un adversaire avec un simple bâton pour que celui-ci s’avoue vaincu. Ils n’ont été, eux-mêmes vaincus que par les "bâtons tonnants" des soldats bleus.

On retrouve des pratiques "martiales" liées au bâton en Afrique, en Afrique du Nord, au Portugal, au Pays Basque (le Makila) et jusque dans les pays nordiques où le bâton a été utilisé dans le cadre de la fameuse "Gymnastique Suédoise". 

En France il était également le signe distinctif des "Maîtres" du Compagnonnage, constructeurs des cathédrales... les simples compagnons ne disposant que d’une canne. Il fut, également, indispensable à toute représentation théâtrale s’ouvrant par les trois coups frappés avec vigueur.

Les Chinois, de leur coté, utilisèrent le bâton dans la pratique de leurs Arts Martiaux Classiques puisque celui-ci était également le symbole des moines bouddhistes. La pratique de l’Ecole Shaolin apportait donc une grande attention à son étude. Il fut également très prisé par les initiés du Tao qui représentaient Laozi (Lao Tseu) avec un bâton en forme de dragon. Il est donc toujours étudié tant dans les arts "Externes" ou "durs" issus de Shaolin que dans les Arts "Internes" ou "souples" comme le Taiji Quan (Tai Chi Chuan) classique. Très tôt dans l’histoire, sous l’influence chinoise, l’Art du Bâton se répandit dans tout l’Extrême-Orient. 

Au Japon, où il prit le nom de Bo Juttsu et de Jo Jutsu, il fut particulièrement prisé par les fameux Ninja mais également au Vietnam, en Corée, en Thaïlande. En Inde il fut pratiqué très tôt par les guerriers Ksattryas dans le cadre du Vajra Murti, art martial très ancien dont on retrouve encore des traces dans le Kalaripayat. Il fut utilisé tant par les Bouddhistes que par les Hindouistes et les tenants de la Religion de Shiva.



Une rencontre de pratiquants à Gourdon (06)


Deux grands courants de la méthode chinoise originelle existent encore

D’une part  la pratique liée au "Bâton de l’Externe" de l’Ecole de la Mante Religieuse des Sept Etoiles du Nord telle qu'elle était enseignée depuis des siècles au sein du Clan du Marquisat (Houjue) Wang de Yue, incluant le bâton du paysan, le bâton du guerrier, le bâton de l’officier.

Et d’autre part à la pratique du "Bâton de l’Interne" liée à l’Ecole du Xing Yi Quan (Hsing I Chuan) telle que la conçut, au douzième siècle, le Maréchal Yao Fei (Yue Fei ou Yuen Fei), héros chinois protégeant les frontières du Nord. Il s’agit donc, en l’espèce, du "Bâton de Commandement du Général des Frontières".

Ces pratiques comprennent cinq techniques de manipulation de base liées aux Cinq Mouvements :

L’EAU est l’esquive et la pique
le BOIS est la saisie et la projection
le FEU est la frappe
la TERRE est le blocage et l’immobilisation
le MÉTAL est le déplacement vers l’extérieur et la frappe


Cet article est une copie réduite d'une des pages du site tao-yin.com
Nous en remercions son auteur, notre ami Georges Charles, Chef de l'École San Yi Quan, qui transmet cet art du bâton depuis 1974. 

Grâce à lui, et à nombre de ses élèves anciens dans la pratique - dont Thierry Borderie et Olivier Chouteau - notre association Tortue Écarlate détient, depuis quelques années, les deux approches - ainsi que leur pédagogie - qu'elle transmet sans se revendiquer d'un art martial ou d'une technique énergétique.
Notre démarche consiste simplement à renouer avec l'esprit chevaleresque d'autrefois, mieux prendre conscience du jeu des Cinq Éléments, favoriser la concentration dans le geste, l'attitude et le mouvement. Pour retrouver l'art du courage que partagent les héros d'Orient et d'Occident.